drole de genre (suite)

Publié le par veni creator


Il ya près de 20 ans, à la fin des ses études supérieures, une de ses amies qui étaient en fac d’anglais racontait avec enthousiasme à Kevin Duchnock, ses cours de civilisation. On lui avait appris que la gente masculine opprimait la femme jusque dans le langage (comme tout le monde  sait « les mots masculins sont connotés plus positivement que les mots féminin, c’est un fait ; la preuve c’est qu’ont dit une bêtise, une catastrophe ou une erreur… les hommes ont toujours eu besoin de rabaisser les femmes… la preuve, c’est que les religions nous imposent l'image d'un Dieu homme !») et qu’il fallait s’en libérer en particulier en rejetant le conditionnement dans lequel les petits garçons et les petites filles sont enfermés depuis leur enfance (« regarde on n’offre pas de poupées aux garçons et une fille n’a pas le droit de jouer à la voiture »).

 

A l’époque il était déjà impossible de répondre avec des arguments cohérents à ce genre d'inépsie,(« on dit aussi un génocide, un accident, un virus, une merveille ou la force »)  voire scientifique (« on a vu en cours de physiologie que lors des premières heures de la vie embryonnaire, durant la différenciation cellulaire, l’apport d’hormones masculines et féminines jouait un rôle considérable sur la construction de la plaque neurale; la testostérone n’a pas le même effet que la progestérone sur le cerveau. » « Science de macho » aurait répondu la prof  de civilisation lorsqu'elle eu vent de ce soit disant argument). 



A l'époque, le politiquement correct se mettait en place aux Etats Unis par le truchement de Mme Clinton qui fut très vite relayée     chez  nous par à une poignée de journalistes et « d’ intellectuels »  bien pensants, heureux de porter la bonne nouvelle tel un Jésuite évangélisant la chine du XVIIIème siècle.



Sous prétexte de bon sentiments, et de refus de l’exclusion, une sorte de dictature intellectuelle nous imposait petit à petit le dénie de la différence au prétexte que la peur de la différence engendrait de l’intolérance.  

 

Ces femmes qui créaient leur entreprise réservée à des collaboratrice femme afin de promouvoir une "créativité strictement féminine" étaient adoubées "résistantes" par nos biens pensant, alors que des sous-marinniers qui hésitaient à voir entrer dans leur batiment des collègues féminines pour  3 long mois, en raison de peurs quant au devenir de leur libido  devenaient évidemment d'affreux macho.

 

 

Mr Duchnock ne comprenait pas en quoi il était responsable de l’oppression que vivaient toutes ces femmes depuis des siècles, voire des millénaires, mais il s’était toutefois fait à l’idée que les hommes devaient payer leur dû, même si il ne savait pas trop comment.



Puis vinrent les années 2000 : entre temps il avait enfin compris qu'il avait une dette à payer vis à vis des personnes issues de la diversité visible et n'était donc pas loin de penser que le 11 septembre n'avait jamais existé.

 

Il lui restait toutefois une tarre extrèmement grave à régler puisqu'il n'appréciait pas vraiment la gay pride. Non pas qu'il soit contre, mais il ne voyait pas en quoi des hommes déguisés en caricatures de femmes vulgaires pouvaient faire avancer la cause. Il avait certe honte, en cachète, de ne pas apprécier sufisemment ce spectacle familial ;  il ne savait pas non plus comment se débarrasser de sa préférence sans doute anormale pour le sexe opposé (un psy autoproclamé spécialiste du sujet lui avait expliqué que son malaise devant le défilé  des fiertés était la preuve qu’il refoulait bien quelque chose ). Il n'arrivait pas non plus à chasser de sa tête cette idée pourtant toute bête que si ses ancêtres avaient été gays, il n’aurait finalement peut être pas été engendré !

 

Mr Duchnock n’avait rien contre les personnes homosexuelles, il n’en connaissait pas. Mais il commençait à se méfier de ces gens là car il n’avait pas envie qu’à cause d’eux on le traite d’intolérant !

 

Heureusement, vint la loi légalisant le pacs, en particulier ce que certains ont appelés un débat ouvert: débat qui n’avait d’ouvert que le nom et ne représentait pas vraiment une sorte d’échange respectueux entre démocrates ne partageant pas la même opinion. Il suffit d’écouter comment nos médias parlent aujourd’huide Madame Boutin  pour s’apercevoir que lors d’un débat démocratique on à intérêt de penser du coté de ceux qui pensent bien !



Grâce au "débat" sur le Pacs et aux larmes de la sémillante députée du Maine et Loire de l’époque, monsieur Duchnock avait enfin compris que son attirance pour les femmes était en fait de l’hétérosexualité et qu’il faisait partie sans le savoir de la classe qui avait brimé pendant des siècles, voire des millénaires les personnes ayant une identité différente. Il était enfin rassuré. Même s'il ne comprenait pas vraiment en quoi il était responsable de l’oppression que vivait tout ses malheureux non hétéro depuis des siècles, voire des millénaires, il s’était fait à l’idée qu’après tout il fallait bien leur donner le droit de se marier et ainsi payer son dû , même si il ne savait pas trop en quoi ça le faisait.

 

Alors que la présomption d’innocence nous était vendue comme la grande avancée en matière d’humanisation de la justice, la présomption de culpabilité de machisme, d’homophobie voire de beaufitude suffisait à faire taire toute velléité de penser comme on pensait et permettait ainsi aux grandes idées généreuses et humanistes d’avancer dans notre pays obscur et rétrograde.



Monsieur Duchnock avait bien lu « la tyrannie du désir » de Jean Claude Guilbeaut qui avait brièvement évoqué, cette idéologie venue d’atlantique qui disait qu'il ne suffisait pas d'avoir un corps d'homme pour être un homme ou un corps de femme pour être une femme. Il en avait même souri, « ces américains tout de même ! » Il ne voyait pas qu’en France, les nouveaux bien pensant qui pouvaient se donner le droit de ne pas tolérer ceux qui ne pensaient pas comme eux (les intolérants)  imposaient ces mêmes idées petit à petit, à coup de jugements médiatiques, d’accusations     parfois gratuites, de culpabilisations outrancières qui empêchaient là aussi toute réfutation raisonnée ou intelligente (« de toute façon vous les hommes vous nous avez toujours brimé. Depuis le nuit des temps nous vous avons été soumis »).



A Noël dernier monsieur Duchnock avait vécu une mésaventure qui lui avait fait prendre brutalement conscience que quelque chose avait changé : certaines chaines de magasins ne présentaient plus les joujoux selon la distinction rayons « filles » ou rayons « garçons ». Comme il était perdu, il avait alors eu le malheur de demander à une jeune vendeuse qu’il cherchait le rayon filles car il voulait lui offrir une petite cuisinière et qu’il ne trouvait pas le rayons garçon où il devait dénicher un déguisement de pompier: la vendeuse l’avait fusillé du regard et lui avait répondu sèchement que « les jouets d’imagination ou de reproduction » était dans le couloir à coté des jeux pédagogique.

 

Le lendemain sur France info, une féministe lui expliqua l’origine de son malaise « les jeux macho conditionnent plus les enfants dans un genre que les hormones. Il faut changer cela »

 

Notre héros prit alors la décision courageuse d’offrir la cuisine à son fils et le déguisement de pompier à sa fille, sauvant ainsi de justesse sa place dans la communauté citoyenne. Le frère et la sœur croyant à une erreur de leur père ont finalement fait l’échange eux même, sans rien dire, discrètement, comme si ils avaient conscience de participer ainsi à un acte de rébellion active contre le nouvel ordre moral.

 

A la décharge de ce pauvre Duchnock , il faut avouer qu’il est un peu perdu dans les contradictions des nouveaux maitres censeurs : il est pourtant de bonne volonté puisqu'il est prêt à croire qu’il suffirait d’une opération ou d’un coup de bistouri pour changer de sexe, et qu’après tout, comme le pensait les machos du temps jadis , la masculinité ne serait qu’une question  d’attribut.

 

Mais, comment s'y retrouver quand  les mêmes qui expliquent qu’il suffirait qu’un homme se fasse artificiellement pousser la poitrine ou prenne des médicaments pour changer de voix pour devenir une vraie femme, demandent en toute occasion de ne pas réduire la femme à son corps, qu’être femme n’est pas qu’une question de physique ou de tour de poitrine !

 

Il ne comprend pas Mr Duchnock car on lui explique d’un coté que l’homosexualité est innée, que c’est la nature qui s’exprime, qu’on ne le choisi donc pas et que c’est pour cela que la société est bien injuste en discriminant les pauvres homosexuels qui ne sont que des victimes dans cette histoire;  et de l’autre coté  on lui explique qu' être homme ou femme n’est pas inné, que l’on devrait avoir le droit de choisir son sexe comme on choisit des chaussures et que ce n’est quand même pas la nature qui va nous imposer si on est homme ou femme !

 

Il trouve bizarre Duchnock, que ceux qui lui disent qu’on est conditionné artificiellement dans l’enfance à devenir un homme ou une femme, sont les mêmes qui s’offusquent lorsque la psychanalyse montre que l’homosexualité pourrait aussi se construire dans l’enfance comme un mode d’adaptation à des blessures, un troubles identitaire ou à des situations affectives compliquées.



Alors qu'il préparait le repas familial en écoutant une radio culturelle, son attention fut attiré par les propos d'une spécialise de la tolérance. Elle expliquait que la grossesse était une injustice insupportable pour la femme, celle-ci étant une véritable source d'inégalité, d'injusticee et d'oppression. Il fallait supprimer la gestation naturelle et  accélérer la recherche scientifique en vue d'inventer  l’utérus artificiel, la seule réponse qui remettrait  un peu de justice dans ce monde de brute.

 

Mr Duchnock avait été ému, il était fier d'avoir pu pleurer. Pour une fois, il n'était pas coupable d'être un homme discriminant, c'était la nature qui était mal faite.

 

Posant son tablier de cuisine, il pris son téléphone et commanda une pizza. Pris par une  furieuse envie de transgression et de se faire justice, il pris la décision de ne plus toucher à un vélib de sa vie, de rouler en 4/4, de tirer la chasse d’eau tout les matins plutôt qu’uriner sous sa douche, de manger de la viande rouge et de la volaille élevée en batterie et nourri au maïs trasngénique, et d'enfin  faire payer à dame nature, la vraie coupable, tant d’année de culpabilisation portée par un blanc, homme, hétéro  et de  classe moyenne !

Publié dans théorie du genre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article