Le chameau du président et le mariage pour tous.

Publié le par Alain Versedetout

 

 


chamo
La nouvelle était passée presque inaperçue dans le tumulte, et pourtant l’information était grave : le chameau du président, avait été mangé par les personnes chargées d’en prendre soin.


Le dit chameau avait été offert à la France en remerciement de la guerre lancée au Mali. Première vraie décision du président, qui,  selon, la presse Française, excusez du peu, lui donnait enfin la stature internationale qui lui manquait.


Notre chameau, était devenu ainsi, malgré lui le nouveau symbole de la politique française, et c’est vrai, qu’à y regarder de plus près, François Hollande aurait eu intérêt à avoir un chameau auprès de lui, à L’Elysée ; cela l’aurait peut-être aidé à sortir des sables mouvants du clientélisme électoral et à trouver son chemin malgré les mirages  des promesses intenables.


Outre sa jovialité légendaire et sa capacité à ne jamais rater une bonne blague quand elle se présente, qu’elle que soit la situation ou son interlocuteur, le chameau était l’animal idéal pour effectuer la longue traversée du désert qui s’annonçait, car quoi qu’il arrive l’animal continue à rouler sa bosse, imperturbable, sans se soucier des tempêtes de sable sondagière, comme si de rien n’était.

 


C’est peut être en raison de cette ressemblance frappante entre l’animal et son nouveau maître que l’Elysée, avait été si peu pressé à rapatrier la malheureuse bête.  Le cadeau était certes charmant, mais un chameau dans les jardins de l’Elysée ça aurait peut-être fait ton sur ton … surtout que certaines mauvaises langues n’auraient pas manqué de faire remarquer, que cela aurait fait simplement un chameau de plus à l’Elysée ou que cela aurait rétablit la parité en la matière….ce qui convenons en, n’est pas très sympathique pour la concubine du président, même si son caractère est parait-il relativement proche de celui du camélidé.


IL y a pourtant quelque chose de touchant dans le destin funeste de cette pauvre bête choisie pour être le chameau du président, la figure de prou du Mali en France, la touche d’exotisme de l’Elysée, le symbole de la fraternité et de la gratitude du peuple libéré de la tyrannie, et qui finalement a terminé à la casserole dans une indifférence quasi générale.


Le « mariage pour tous », c’était le chameau qu’il offrait à son bon peuple, en guise de remerciement pour son élection 


A y regarder de plus près, le destin du chameau-cadeau d’un peuple au président,   semble préfigurer le destin d’un autre cadeau ,  celui que le président avait voulu faire, en guise de cadeau de noce, au bon peuple français, afin de le remercier de l’avoir élu.


1224-cadeau-mariage.jpgLe « mariage pour tous », c’était le chameau qu’il offrait à son bon peuple, en guise de remerciement pour son élection  Le mariage pour tous ne devait-il pas lui aussi être la figure de prou de l’ère nouvelle qui s’ouvrait enfin au peuple libéré de la tyrannie Sarkosyste et bourgeoise ? De l’avènement de l’égalité enfin retrouvée, de l’unité acquise,  de la fraternité enfin revenue, du crédo de la tolérance pour tous et de la discrimination pour personne,  et tout le tin-toin.?


D’autant plus, que les hasards bienheureux du calendrier, avaient marié la guerre juste du Mali avec la réforme tant attendue, puisque l’exécrable « manif pour tous » avait osé salir la république de ces quelques milliers d’opposants seulement 2 jours après le lancement de l’opération SERVAL !

Bon, le chameau n’a jamais pu rejoindre la France et les jardins de l’Elysée ;  le mariage pour tous lui aussi semblait bien mal en point et n’avait engendré rien d’autre que mépris, insultes et ringardisation systématique des opposants (sans compter les gaz lacrymogènes et les silences complices des médias). Il est vrai, le président l’avait affirmé au Mali : on ne négocie pas avec les terroristes, ce sont des rétrogrades qui n’aiment pas La démocratie ; tout comme avec la manif pour tous, on ne négocie pas avec des rétrogrades homophobes, qui refusent les forces de progrès en marche et qui ont de toute façon tort par-ce qu’ils ne pensent pas comme les tolérants autoproclamés !


Face au peu d’empressement affiché pour emmener le cadeau en France, les Maliens sont restés pragmatiques. Ils ne se sont pas vexés, ils se sont sans doute dits « il n’en veut pas, et bien au moins on va le manger, ça servira à quelqu’un »  nous espérons qu’ils se sont  régalés.

 

Mr le président, soyez pragmatique comme les maliens


Notre président avec son mariage pour tous, s’est fourré dans un drôle de pétrin, que peut-il faire de ce cadeau encombrant dont les français, hormis les moralistes médiatiques, ne veulent visiblement pas ? L’envoyer à la casserole ? Manger son chapeau ? Avaler quelques couleuvres ? Trouver des maliens pour s’en débarrasser dignement ?


Mais, nous dira-t-il, la bien-séance ne permet pas de reprendre d’une main ce qu’on a donné de l’autre, et puis on ne renie pas ses promesses. Rassurez vous Mr le président, les Français ont l’habitude du socialisme qui donne d’une main et reprend de l’autre, ils ne vous en voudront pas. Et puis, les promesses ils ont l’habitude  qu’on s’assoit dessus : d’autant plus que cela fait des années que vos amis ont tout fait pour simplifier et généraliser le divorce, c'est-à-dire s’assoir sur les promesses faites le jour du mariage. Et puis souvent, le divorce, est l’occasion pour nombre d’impudents, de prouver leur goujaterie en réclamant à leur ex-conjoint, la bague et le collier qu’ils leur avaient offerts en guise de cadeau de noce !


Alors Mr le président, soyez pragmatique comme les maliens, cultivez l’art de la sagesse et du bon sens : vous avez montré peu d’empressement face à leur cadeau, ils ne s’en sont pas formalisés, ils l’ont mangé. Ils vous avaient pourtant offert un cadeau qui avait de la valeur à leurs yeux : un chameau. Au Mali ça représente quelque chose, ça a de la valeur. On devrait les remercier d’avoir préféré le récupérer plutôt que de vous embêter avec.


Alors Mr le président, n‘ayez pas de scrupules :  vous aviez offert, en guise de cadeau de noce, de dépoussiérer une institution à laquelle vous ne teniez non seulement pas, mais que vous considériez comme ringarde, d’un autre temps, bourgeoise. Les Français vous le rendent, sans contrepartie, ils n’attendent qu’un geste de votre part.


Peut-être que si vous leur aviez offert un truc auquel vous teniez vraiment, ils auraient chipoté pour le principe, mais là franchement, ne vous inquiétez pas, ils ne seront pas ingrats. Si cela avait été un cadeau qui avait une vraie valeur pour vous,  « la légion d’honneur pour tous », « un portefeuille ministériel pour tous », « la présidence du conseil général pour tous », « un patrimoine immobilier conséquent dont le montage fiscal évite de payer l’impôt que l’on veut étendre aux autres », « l’exil fiscal pour tous », « le compte en Suisse pour tous », « des blagounettes pour tous », ils auraient peut-être mégotés, mais là, franchement ils ne vous en voudront pas. Reprenez votre cadeau, mangez le où faites en un truc insensé : par exemple mariez-vous et adoptez des petits dromadaires, ce serait- rigolo de vous appliquer à vous-même votre réforme !


Le destin de votre chameau a été absurde, aussi absurde que si un ministre chargé de lutter contre l’exil fiscal se voyait rattrapé par son propre exil fiscal, alors, ne compliquez pas votre situation, reprenez votre chameau, laissez nous notre mariage et préoccupez vous enfin des vrais problèmes des Français ou de votre situation conjugale !

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